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vendredi 5 juillet 2013

On commence sa vie ... le jour de sa naissance

Oui c'est un titre qui parait à la con, mais c'est une discussion avec mon amoureux qui m'a fait penser à ça. On ne commence pas sa vie un jour, lorsqu'on a trouvé un job, qu'on a le bon partenaire, qu'on a la bonne maison ... On la commence quand on naît. Pourquoi je dis ça, alors que ça parait évident ?
Parce que très souvent, sans s'en rendre compte, on attends, on attends les vacances, pour faire tel truc, le week end pour faire tel autre, on se met en apnée pour commencer un tableau, un livre, un projet, que ce soit le bon moment, le bon espace temps, le bon environnement. Et en fait on a tout faux. Parce que de un personne ne peut dire si un jour ce bon espace temps/environnement/moment existera réellement, et de deux, personne ne dit que si ce moment arrive on aura envie de faire les choses à ce moment. Souvent, on attend juste parce qu'on a peur de se lancer. Admettre ça c'est déjà un bon gros moyen de raccourcir le temps qui nous sépare de la réalisation de nos projets et de nos rêves.

Mais il y a aussi autre chose. Lorsqu'on est enfant, souvent les parents veulent qu'on ramène de bonnes notes, qu'on fasse nos devoirs, qu'on soit sage ... bref ils nous donnent une éducation, des conseils, des chemins à suivre pour un bel avenir. Par contre, souvent nos loisirs sont dénigrés, nos amis sont considérés comme pas important, des fois même nos peurs, angoisses, et cauchemars sont balayés d'un revers de la main (ben oui, les enfants, ça n'a pas d'angoisse, c'est de la comédie), et nos rêves, envies et projets subissent le même sort, parce que des rêves de gosse restent du domaine des contes de fées (dans un univers où les fées n'existent pas parce que les gens ont les pieds sur terre, faut pas déconner !). Et tout ça pour quoi ? Parce que ce qui compte, c'est ce qu'on met en place pour l'avenir.

Ben oui mais non ! L'avenir n'existe pas encore, et l'enfance, ça dure trèèès longtemps. On s'en est tous rendu compte : étant enfant, une journée semble durer une semaine, et quand on nous dit "je jouerai avec toi dans 20 minutes", ça semble durer des heures. Donc pourquoi faire de l'enfance juste une préparation à l'avenir. Et même en tant qu'adulte, pourquoi attendre d'avoir telle ou telle chose pour "commencer à vivre" ?

Alors tout ça pour dire que quelque part, l'avenir on s'en fou. Pas dans le sens ou il faudrait brûler la chandelle par les deux bout, mais dans le sens ou chaque instant est important. Il n'y pas pas à attendre plus tard pour se rendre compte qu'on est déjà en vie.  Et je ne sous entend pas non plus qu'il faille être toujours dans l'action, mais plutôt qu'on peut être conscient à chaque instant, que chaque chose qu'on vit est importante. Faire un p'tit (ou un gros :p ) bisous à quelqu'un est important, faire du ski, peindre, regarder les gens dans le métro, glander, lire un bouquin, chaque chose est importante, et comme dirait quelqu'un, on est déjà exactement là où il faut à faire ce qu'il faut. Sinon on se retrouve à 30 ans à regretter la vingtaine sans l'avoir vu passer, puis à 40 à regretter ses 30 ans, et ainsi de suite, et tout d'un coup boum, on a 80 ans, et on ne sait plus bien si finalement on s'est senti vraiment vivant un jour.

Pour bébé coin c'est pareil, des fois je me dis "pfff j'ai hâte qu'il dorme mieux", ou qu'il n'ai plus de coliques, ou qu'il puisse me parler, ou qu'il marche ... Mais c'est un peu débile, parce que lorsqu'il me parlera ou qu'il marchera, je me dirais que j'ai hâte qu'il fasse autre chose, puis encore autre chose, et finalement un jour il aura 20 ans, et j'aurais juste passé mon temps à attendre que quelque chose d'autre arrive. Du coup, dès que j'y pense, j'essaye de me recentrer sur ce qui est entrain d'arriver, et de le savourer, tout simplement. Quand je suis hyper crevée j'essaye simplement de lever le pied sur tout ce que je peux, pour ne pas ajouter l'énervement à la fatigue, pour que je puisse toujours profiter de tout ce qui se passe. C'est loin d'être tout le temps facile, mais quand je vois finalement la vitesse à laquelle les choses passent, je me dis que ça vaut le coup de se concentrer là dessus. Et puis bébé coin, j'ai envie qu'il sache que chaque moment qu'il vit a son importance, je n'ai pas envie, quand il sera entrain de regarder les arbres ou de faire un dessin, de faire comme si ça n'avait pas d'importance parce que ce n'est qu'un loisir, et que hop hop hop, il va falloir songer à faire des trucs sérieux pour réussir à quelque chose dans la vie. C'est sûrement ce que certains appellent "prendre le temps de vivre".


 

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